Étrésillon, buton, étai. Ces éléments de secours faits de bois droits et rigides, sont dessinés par les architectes et disposés par des artisans pour soutenir une construction qui menace.

Ne tenant pas compte des codes esthétiques de l’architecture d’origine, les étrésillons offrent un tout autre aspect aux façades par leur malheureuse et nécessaire apparition.

La pierre et le bois se complètent. Leurs formes s’épousent pour se maintenir. Le bois raidi par ses assemblages soulage la pierre de ses pesanteurs. Ces pièces de charpente destinées à consolider des vides, dessinent de nouvelles lignes et créent des motifs. Les pièces d’étaiement temporaires habillent les façades et changent notre regard sur elles. Par leur rythme qui se répète d’une fenêtre à l’autre, nous en oublions leur fonction. Qui soutient qui ? Ces éléments de fortune ne sont pas envisagés comme permanents. Les intégrer au paysage architectural, pourrait-il en faire un organe esthétique pérenne ? Nous voyons du beau dans ces contreforts de secours qui prennent leurs rôles d’éléments structurels et décoratifs. Travailler sur la relation entre élément porteur et élément porté par le prisme du design, est pour nous une manière de jouer avec les normes et les codes de déontologie de l’architecture.

De composer avec des savoir-faire que l’on croise dans du mobilier et de l’objet. La série d’objets domestiques Porteur Porté est présentée dans une pièce dont les cloisons disparues laissent transparaître ce qui fut un appartement. Une entrée, une chambre, un salon, une cuisine et invite à la déambulation.

Projet réalisé dans le cadre de la Résidence “Pierre et Matière” du Fond de dotation Verrecchia 2023.

Crédit photo : Studio quiproquo / Océane Bazir

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